Perte de cheveux et thyroïde : un symptôme fréquent
La chevelure, symbole de bonne santé et de confiance en soi, participe à l’image que nous transmettons et à celle que les personnes se font de nous. Outre son impact social, c’est aussi un excellent indicateur de vitalité. Nos cheveux transmettent des informations intéressantes quant au bon fonctionnement de notre organisme.
La perte de cheveux vous parle ? Votre masse capillaire diminue, vos cheveux sont cassants et ternes ? Les semaines passent et vous redoutez le moment du brossage du matin ?
La perte de vos cheveux peut être liée à un trouble du fonctionnement thyroïdien. En effet, les hormones thyroïdiennes jouent un rôle important dans la qualité et la densité de votre chevelure. La compréhension entre la glande thyroïde et vos cheveux est primordiale afin de mettre en place des solutions adaptées et durables pour retrouver une crinière flamboyante.
Dans cet article, nous allons aborder les liens complexes entre les hormones thyroïdiennes et vos cheveux. Nous aborderons les solutions possibles afin de combattre cette chute interminable.
Ma spécialisation dans les troubles thyroïdiens et hormonaux me permettra de vous expliquer les tenants et aboutissants de cette problématique.
La vie du cheveu : de la naissance à la perte
Comme toutes nos phanères, les cheveux « naissent » et « meurent ». Leur vie est plus ou moins longue en fonction des personnes. C’est ce point qui va différencier nos densités et longueurs capillaires.
Notre cheveu passe par 3 phases :
La phase anagène : c’est la phase de pousse et de croissance du cheveu. Il naît et grossit pendant 1 à 4 ans à des vitesses différentes. Durant cette phase, nos cellules se répliquent, provoquant en moyenne une élongation du poil d’environ 3 mm/jour, soit 1 cm par mois. Cette phase est plus courte chez les hommes.
La phase catagène : c’est la phase d’arrêt de la pousse du cheveu, sa croissance se stoppe. On observe un repli du bulbe provoquant une rupture entre la papille (attachée à la tête) et le poil. Cette phase dure 1 à 3 mois.
La phase télogène : le bulbe arrive doucement à la surface du cuir chevelu. Plus rien ne le maintient à notre cuir chevelu. Le cheveu se laisse tomber. On assistera alors à une nouvelle pousse. Cette phase dure 1 à 3 mois.
Vos cheveux passeront obligatoirement par toutes ces phases durant toute votre vie si vous êtes en bonne santé.
La perte de cheveux : un lien étroit avec la thyroïde
Le lien de cause à effet est simple à faire. On observe qu’une majorité des personnes atteintes d’un ralentissement thyroïdien perdent ses cheveux. Attention, bien que plus rare, les personnes avec des symptômes d’hyperthyroïdie peuvent aussi perdre leurs cheveux.
En effet, les hormones thyroïdiennes jouent un rôle important dans le déroulement des différentes phases de vie des poils. Elles influent notamment sur la durée de ces dernières.
Un taux correct d’hormones thyroïdiennes permet un déroulement des phases correct. Cependant, un manque d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) provoque :
- une diminution de la phase anagène : la durée de la phase de croissance est diminuée. On se retrouve alors avec des cheveux plus courts, plus fins et plus ternes.
- une élongation de la phase télogène : la phase de perte des cheveux est plus longue. C’est-à-dire que nous allons perdre notre poil car il n’est plus accroché à la tête, puis la repousse tardera à reprendre. On se retrouve donc avec des zones dépourvues de cheveux.
- un ralentissement du fonctionnement du corps : la baisse du taux d’hormones thyroïdiennes influe sur l’ensemble du corps. La digestion, notre rythme cardiaque, notre production d’énergie, etc. Ce ralentissement empêche de fournir à notre cuir chevelu tous les nutriments nécessaires à la bonne production des cheveux.
En cas d’hyperthyroïdie, c’est-à-dire d’une production trop importante d’hormones thyroïdiennes, on observe :
- Une phase anagène plus rapide : les poils ont donc moins de temps pour grossir, grandir et arriver à maturité. Le résultat est le même que précédemment : des cheveux plus courts, plus fins donc plus fragiles.
- Une arrivée en phase télogène plus rapide : les cheveux restent moins longtemps sur notre tête. Ils tombent plus rapidement, provoquant alors une libération prématurée du cheveu.
Peu importe le trouble thyroïdien, ralentissement ou accélération, la modification de la concentration sanguine des hormones thyroïdiennes provoquera des troubles capillaires. Il est donc important de maintenir un état optimal de fonctionnement de cette glande.
Impact d’un accompagnement thyroïdien sur la perte de cheveux
On retrouve peu de recherches scientifiques fiables sur l’influence de la thyroïde sur les cheveux. Malgré tout, après quelques recherches, j’ai réussi à en trouver des intéressantes pour vous donner des chiffres précis (liens en fin d’article).
Différents traitements thyroïdiens ont été testés sur des animaux présentant un état d’hypothyroïdie afin de mieux comprendre leurs impacts sur la pousse des poils. Il ressort plusieurs points très intéressants :
- Premièrement, toutes les supplémentations ne donnent pas les mêmes résultats. Certains traitements sont plus efficaces que d’autres. Je n’ai malheureusement pas plus de détails sur les différents médicaments utilisés.
- La qualité de toutes les phanères s’est améliorée : peau, dents, poils, gencives, ongles.
- Concernant les cheveux, un traitement à base d’hormones thyroïdiennes a diminué le temps de repousse de 10%, nous observons donc une densité de cheveux plus importante.
- L’utilisation d’un stimulant thyroïdien (pour stimuler la production naturelle d’hormones thyroïdiennes) a diminué le temps de repousse de 20%.
- Les personnes présentant une intoxication de la thyroïde sont sujettes à des cycles de réplication des cheveux incomplets. Ils sont donc plus fragiles.
L’accompagnement des troubles thyroïdiens améliore la qualité des cheveux. Les résultats sont d’autant plus importants lorsque les hormones sont d’origine naturelle (produites naturellement par la thyroïde) et non pas apportées par un médicament.
Les solutions médicamenteuses à la perte de cheveux
Vous vous reconnaissez dans cet article ? Le premier réflexe sera d’aller consulter votre médecin. On parle ici des chutes de cheveux liées à un mauvais fonctionnement de la thyroïde, mais elles peuvent être dues à d’autres facteurs (diabète, résistance à l’insuline, troubles des hormones sexuelles) que j’aborderai dans d’autres articles.
Quand le diagnostic sera posé, un traitement pourra vous être proposé. Dans le cadre d’un trouble de la thyroïde, il existera différents procédés :
En cas d’hypothyroïdie : un traitement à base d’hormones thyroïdiennes.
En cas d’hyperthyroïdie : un traitement visant à diminuer la production des hormones thyroïdiennes.
Ces traitements seront efficaces si le trouble est bien d’origine thyroïdienne et que le corps est capable d’utiliser ce médicament. En effet, en cas d’hypothyroïdie, il arrive que le traitement ne donne pas de résultat.
Cependant, à l’arrêt de ces traitements, la chute reprendra. Il est alors intéressant de s’intéresser au prochain chapitre.
Certaines personnes me parlent d’implants capillaires pour faire face à la perte de cheveux. Je ne suis ni pour, ni contre. Encore une fois, il convient d’aborder les facteurs provoquant cette perte de cheveux.
La santé fonctionnelle, une solution de fond pour la perte de cheveux
La santé fonctionnelle vise à travailler sur les différents facteurs perturbant la pousse des cheveux.
Premièrement, en cherchant à savoir pourquoi la thyroïde ne fonctionne pas normalement. Une fois les différentes causes mises en avant, il est possible de mettre en place une prise en charge efficace de ces troubles capillaires.
De plus, ces accompagnements permettent des résultats durables. Le but est de faire en sorte que la thyroïde produise naturellement des hormones thyroïdiennes en quantité adaptée. Si cette glande reprend son fonctionnement normal, alors nous observerons une amélioration de la chute de cheveux sur le long terme.
Différents facteurs peuvent contribuer à ce phénomène :
- L’inflammation chronique
- Une mauvaise digestion suite au stress, aux troubles thyroïdiens, à une mauvaise alimentation, etc.
- Des carences en nutriments et micronutriments
- L’hyper-perméabilité intestinale (grande consommation de gluten, dysbioses, troubles immunitaires,…)
- Des troubles hormonaux sexuels
- Le stress chronique
- Des troubles du sommeil
- Etc.
Ces accompagnements sont réalisables en parallèle des traitements médicaux. Bien entendu, ils ne peuvent pas remplacer une consultation chez le médecin. Nos prises en charge ne sont pas du tout les mêmes. Personnellement, grâce à mes diplômes, j’ai le plaisir de travailler avec différents médecins et endocrinologues, fournissant des accompagnements pluridisciplinaires très qualitatifs !
Pour en savoir plus sur la santé fonctionnelle, je vous propose ce podcast à écouter sans modération :
Bienvenue sur ma chaine « Autour d’un café éclairé » où nous allons ensemble découvrir plusieurs aspects de la naturopathie, de la science et de la santé dans un cadre décontracté le temps d’un café.
Je suis Matthieu Doridot, Naturopathe et Praticien en santé fonctionnelle.
J’ai à coeur de vous partager mes connaissances et les dernières avancées scientifiques dans une ambiance détendue et sans prises de tête.
On se retrouve aujourd'hui pour ce nouvel épisode du podcast ”Autour d'un café éclairé”.
Nous abordons le thème de la médecine fonctionnelle, cette vision de la santé novatrice de plus en plus plébiscitée.
Qu'est-ce que la médecine fonctionnelle ? Quels sont ses principes ? Ses limites ? Qui peut pratiquer la médecine fonctionnelle ? Quelles problématiques peut-elle accompagner ? Pour qui est-elle indiquée ?
Je réponds à toutes ces questions dans cet épisode !
Matthieu Doridot : Site / Instagram : @specialiste_thyroide_bourgogne
Liens des articles en lien avec le podcast :
Pour aller plus loin
N’hésitez pas à me contacter par mail, téléphone, ou via le site internet en m’expliquant votre problématique afin que nous puissions échanger. Je vous garantis confidentialité et bienveillance.
Source :
- Diplôme de praticien en santé fonctionnel
- Impact of Thyroid Dysfunction on Hair Disorders
- From hormone replacement therapy to regenerative scaffolds: A review of current and novel primary hypothyroidism therapeutics