TSH, T4, T3 : ces valeurs incomprises de la thyroïde
« Votre TSH est trop haute, vous êtes en hypothyroïdie. On va mettre en place un traitement adapté ». Et au final, pas de réelle amélioration. Direction l’endocrinologue qui va pouvoir pousser les analyses sanguines un peu plus loin pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. Et finalement, on vous parle de T4, de LT4, de T3, de FT3, … mais vous n’en savez pas plus au final…
Vous vous reconnaissez ? Cet article est fait pour vous.
Nous allons expliquer l’intérêt de ces analyses biologiques et essayer de comprendre leurs limites.
Dans cet article, je n’aborderais pas la conversion T4 en T3, qui a déjà fait l’objet d’un article.
Cependant, comme à mon habitude, je vous partage mon expertise du fonctionnement thyroïdien, toujours appuyées de recherches scientifiques.
TSH, T4, T3 : qu’est ce que c’est ? Dans quel cas les contrôler ?
Avant de rentrer dans les mots un peu compliqué, je vous propose d’avoir une vision générale de l’utilisation de ces valeurs.
Ces valeurs correspondent à des hormones en lien avec le fonctionnement thyroïdien. Je vais aborder leur rôle par la suite.
Bien souvent quand votre médecin vous prescrit ce type de bilan thyroïdien, c’est pour avoir une vision plus claire de comment fonctionne votre grande thyroïdienne en ce moment. En effet, les troubles de la thyroïde ne sont pas spécifiques, ils peuvent être liés à d’autres dysfonctions au niveau de votre organisme.
- Perte de cheveux,
- trouble du sommeil,
- fatigue,
- prise de poids,
- manque de motivation,
- anxiété,
- déprime,
- etc.
Tous ces symptômes peuvent venir d’un trouble de votre thyroïde mais aussi d’une résistance à l’insuline ou encore d’une mauvaise production d’énergie au niveau des mitochondries.
Il est donc important de faire une prise de sang pour avoir une idée précise de l’état de la thyroïde pour que le médecin puisse valider, ou non, l’hypothèse d’un dysfonctionnement thyroïdien.
Comment réaliser ce dosage sanguin ?
Dernier point pédagogique avant de passer au concret.
Si un traitement thyroïdien vous a été prescrit, prenez le normalement avant votre prise de sang, sauf mention contraire de la part de votre médecin.
Vous n’êtes pas obligé de venir à jeun pour cette prise de sang.
Il peut se réaliser avec ou son prescription médical. En effet, en France, nous avons la chance de ne pas avoir besoin de prescription médicale afin de réaliser un dosage sanguin. Attention tout de même car sans prescription, vous n’aurez pas de remboursement de la part de la sécurité sociale. Vous devrez donc régler la totalité la somme dû au laboratoire.
Si vous décidez de réaliser le dosage de TSH, T4 et T3 de votre propre initiative, demandez un devis au laboratoire avant de vous engager. Vous aurez une idée du prix à payer.
Les résultats arrivent rapidement. Ils vous sont transmis en 24h en règle générale.
Autre bon réflexe : essayer de réaliser vos prises de sang dans le même laboratoire afin d’avoir un suivi de vos valeurs précédentes. C’est bien plus facile pour voir les avancer de l’état thyroïdien.
Assez de parler des banalités ! Passons au côté scientifique de l’article.
La TSH : Thyroid Stimulating Hormone
Pour la traduction française, c’est l’hormone stimulant la thyroïde. C’est elle qui dirige la thyroïde dans son action de création des hormones.
Plus elle sera élevée, plus la thyroïde produira d’hormones.
Plus elle sera basse, moins la thyroïde produira d’hormones.
C’est la valeur biologique la plus souvent dosée. Elle donne une indication très relative du fonctionnement thyroïdien. Nous allons voir plus loin pourquoi.
La T4 : La thyroxine
Surement l’hormone thyroïdienne la plus connue. C’est celle contenue dans le levothyrox ! Ce médicament doit forcément vous parler !
Pour faire simple, c’est l’hormone la plus produite par la thyroïde. Environ 90% des hormones produites par la thyroïde sont des hormones T4.
Gardez à l’esprit que cette hormone est inactive. Elle ne communique aucune information à nos cellules cibles (les cellules qui sont sensées recevoir le message de la thyroïde : « coucou, faut aller plus vite là »)
La T3 : La triiodothyronine
Pour le coup, elle, on la connait beaucoup moins. Et c’est bien dommage, car c’est surement la plus intéressante !
C’est pas totalement vrai… d’un point de vue holistique, il faut connaitre toutes les valeurs pour comprendre ce qu’il ne va pas dans l’organisme.
Dans tous les cas, c’est l’hormone la plus intéressante dans le sens où c’est l’hormone active de la thyroïde : elle va communiquer le message aux cellules cibles.
Malheureusement son dosage est rarement fait. Certains médecins et endocrinologues la réalise automatiquement, mais ces personnes sont encore trop rares.
LT3/FT3 et LT4/FT4
Ok, on rajoute une lettre, ça devient un langage plutôt poussé.
Pas d’inquiétude, il n’y a rien de bien compliqué.
Il faut seulement savoir que la majorité de vos hormones thyroïdiennes sont liées à une protéine, la TBG. Quand elles sont liées à celle-ci, elles sont inactives : elles ne peuvent pas communiquer de message.
Si on mesurait la valeur de T3 et T4, alors on aurait une valeur très peu relative de l’activité thyroïdienne : on mesure à la fois les hormones liées à notre protéine (donc inactives), et les hormones libres (donc actives). Et nous ce que l’on veut savoir c’est la quantité d’hormone active dans notre organisme !
Donc on mesure la FT3 et FT4 sur les analyses biologiques.
La rT3 : la reverse Triiodothyronine
Allez, un tout dernier et c’est fini.
Cette analyse est très très peu réalisée, et peu connu des médecins. Pourtant elle est très bien référencée dans la littérature médicale.
La rT3, elle est quasiment comme la T3, sauf qu’elle est inactive, contrairement à la T3.
Elle est produite quand vous êtes trop stressé.e, avez un excès d’œstrogènes, ou quelques autres rares cas que je n’aborderais pas ici.
Comme je disais, son dosage est rarement réalisé. Pourtant très pertinent pour mettre en avant un syndrome de basse T3. Vous avez une thyroïde qui fonctionne normalement et pourtant vous avez une T3 effondrée. Tout simplement car d’autres causes viennent perturber la conversion de la T4 en T3. Prendre des compléments pour la thyroïde, ça ne va rien changer.
La T2 : la 3,5-diiodothyronine
Mise à jour de septembre 2023.
Elle est peu connue, mais elle est bien présente, tout comme ses sœurs, elle a un rôle à jouer dans notre organisme. Jusqu’à présent, la science pensait qu’elle n’avait pas de fonctions spécifiques sur notre corps, sa forme n’étant pas compatible avec celle des récepteurs des hormones thyroïdiennes. C’est un peu comme essayer de faire rentrer un carré dans un trou en étoile…
Cependant, récemment, une étude a mis en avant que ces hormones avaient bel et bien des rôles au sein de notre organisme. En effet, elles interviennent dans la communication de certains signaux.
Je ne vais pas rentrer dans les détails, car c’est encore très flou. Mais gardez à l’esprit que nous avons encore beaucoup à apprendre sur les rôles de la thyroïde !
Les valeurs de références
C’est le vif du sujet : quelles sont les bonnes valeurs à atteindre pour une thyroïde qui fonctionne efficacement ?
Et bien les avis sont très controversés dans la littérature scientifique. Cette différence d’avis se retrouve à l’échelle mondiale. Chaque pays a des valeurs différentes… donc c’est compliqué de se faire un avis relatif. Les études récentes mettent en avant le besoin d’affiner la fourchette de la TSH. On se dirige donc doucement vers une ré-évaluation des valeurs attendues ! Une bonne nouvelle !
Je comparerais donc deux pays : le nôtre, et les États-Unis.
En France, nous avons une des fourchettes les plus larges du monde. Les taux descendent très bas, et peuvent monter très haut.
Aux États-Unis, on retrouve une fourchette plus serrée. La valeur basse est sensiblement la même que la nôtre, mais la valeur haute est bien moins élevée.
En guise d’exemple, en France, la TSH peut monter jusqu’à 5 pour que vous soyez en bonne santé. Aux états-unis, elle peut monter à 2,5. Au delà, vous êtes en hypothyroïdie.
On observe donc une grosse différence entre deux pays à la pointe de la médecine…
Maintenant, regardons rapidement les personnes souffrantes dans la population. En France, on estime qu’une femme sur 3 souffre de troubles liés à l’hypothyroïdie et ne serait pas accompagnée médicalement faute de diagnostic. Aux États-Unis, on estime ce nombre à 1 femme sur 10. Encore une fois, une grosse différence. Mais une différence qui nous montre que les états-unis ont bien compris qu’une TSH au dessus de 2,5 était un signe d’hypothyroïdie.
Je vous ai parlé de la TSH, mais sachez que pour les valeurs de LT4 et LT3, les fourchettes sont aussi extrêmement différentes d’un pays à un autre.
D’expérience, j’ai envie de vous dire que ces valeurs sont aussi très personnelles. Une personne se sentira bien avec une valeur de LT3 à 3,7 alors que d’autre souffriront d’hypothyroïdie.
Les symptômes primeront toujours sur les valeurs biologiques. Si votre corps vous communique un mal être, c’est qu’il y quelque chose qui ne va pas bien ! Donc, encore une fois, écoutez vous, et si vous pensez être en hypothyroïdie, ou hyperthyroïdie, allez consulter et expliquer vos symptômes pour trouver une solution appropriée.
Comment la naturopathie peut vous aider ?
Le naturopathe aura comme rôle de vous accompagner dans la gestion des causes de ces mauvaises valeurs.
Pour ma part, je travaille main dans la main avec les médecins et endocrinologues afin de pouvoir vous proposer un travail efficace et fiable.
Il y aura différents axes de travail à aborder en fonction de ce que les investigations auront données :
- Inflammation de bas grade
- Travail sur la cause de cette inflammation de bas grade
- Alimentation adaptée à la problématique
- Gestion du stress (le quotidien des personnes atteintes par des maladies auto-immunes est souvent impacté, en résulte un gros stress qui doit absolument être abordé)
- Les perturbateurs endocriniens
- Aborder un possible déséquilibre œstrogénique
Pour aller plus loin
Pour aller plus loin, je vous propose un podcast de 20 minutes, dans lequel je vulgarise le fonctionnement des différentes hormones.
Bienvenue sur ma chaine « Autour d’un café éclairé » où nous allons ensemble découvrir plusieurs aspects de la naturopathie, de la science et de la santé dans un cadre décontracté le temps d’un café.
Je suis Matthieu Doridot, Naturopathe et Praticien en santé fonctionnelle.
J’ai à coeur de vous partager mes connaissances et les dernières avancées scientifiques dans une ambiance détendue et sans prises de tête.
Vous me l'avez demandé, je l'ai fait. Aujourd'hui, nous parlons de cette chère glande thyroïde.
Si merveilleuse, mais si peu comprise. Il y a bien souvent un grand flou autour de cet organe lorsque vous venez me rencontrer au cabinet. C'est pourquoi, dans cet épisode, j'aborde son fonctionnement, ses rôles, ses dysfonctions, et l'impact de ces dernières.
Pour tous renseignements : https://md-naturopathie.fr
Instagram : @specialiste_thyroide_bourgogne
Articles en lien avec le podcast :
N’hésitez pas à me contacter par mail, téléphone, ou via le site internet en m’expliquant votre problématique afin que nous puissions échanger. Je vous garantis confidentialité et bienveillance.
Source :
- Diplôme de praticien en santé fonctionnel
- Formation de naturopathie Adnr Formation
- The Evidence for a Narrower Thyrotropin Reference Range Is Compelling
- 2014 European Thyroid Association Guidelines for the Management of Subclinical Hypothyroidism
- Livre : En finir avec l’hypothyroïdie: Ce que votre médecin ne vous dit et que vous devez savoir du docteur Benoit Claelys.
- Bilan biologique thyroïdien : recommandation médical.
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