Comprendre le lien entre la digestion et le stress

La digestion et le stress sont deux sphères de plus en plus tourmentées dans notre monde moderne. Vous êtes nombreux.ses à ressentir des troubles impactant votre quotidien. Ces désagréments débutent souvent par de légères sensations inconfortables lors de stress aigu, puis deviennent chroniques et de plus en plus dérangeants. Dans tous les cas, ils traduisent d’un mal être, d’une atteinte corporelle, d’un organisme troublé. Petit conseil, n’attendez pas avant de commencer à trouver des solutions car des troubles installés seront plus longs à travailler. Écoutez-vous et prenez de bonnes résolutions rapidement.

Comprendre le lien entre le stress et la digestion

Lorsque vous rencontrez une situation perturbante, dangereuse ou inconfortable, vous mettez en route la réponse du stress. Cette réaction est normale et naturelle. C’est un mécanisme de survie que nous avons hérités de nos plus anciens ancêtres.

Connaissant l’importance de la digestion dans les troubles de santé, l’atteinte au bien être et au quotidien chez certaines personnes, il est temps de comprendre le rôle du stress sur cette sphère.
Pour bien commencer, que diriez vous d’un petit épisode de podcast pour comprendre l’intérêt de la digestion ?

Comment le stress affecte-t-il la digestion ?

Lorsque vous stressez, votre cerveau communique différents signaux à votre corps afin de le faire rentrer en mode « survie ». Cette communication s’effectue par un axe que l’on appelle « axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien » : votre hypothalamus envoie un message à l’hypophyse qui, à son tour, envoie un message aux glandes surrénales. En résulte une production accrue de cortisol, l’hormone du stress, afin de lutter contre la situation stressante.

C’est cette libération de cortisol qui va impacter votre digestion. Les rôles de cette hormone sont nombreux, je vais donc simplifier ses mécanismes d’actions afin de rendre l’article plus fluide.

Pour commencer, il est important de prendre en compte son large impact sur l’acidité gastrique. En effet, beaucoup de personnes stressées se plaignent de remontées acides, de brûlures d’estomac, de pesanteur gastrique. Rien de bien étonnant, puisque le stress modifie la sécrétion d’acide au niveau de l’estomac.
Les symptômes précédents résultent de cette modification.

Autre point non négligeable si l’on prend en compte la qualité de la digestion, c’est que le cortisol diminue l’efficacité des enzymes digestives gastriques. Premièrement, la plupart des enzymes sont sécrétées en moins grande quantité. Deuxièmement, la modification de l’acidité, précédemment citée, perturbe le fonctionnement des enzymes de l’estomac. En effet, pour correctement fonctionner, ces substances demandent une acidité précise. En résulte alors une augmentation du temps de digestion et une diminution de la qualité d’absorption des nutriments.

Dernier point important, on observe un ralentissement de la fonction intestinale. En effet, les intestins possèdent un mécanisme particulier permettant aux aliments d’avancer : la motilité intestinale.
Cette dernière est régie par un ensemble de neurones situés autour de notre intestin grêle et de notre colon. La stimulation de ces neurones permet de contracter notre intestin, faisant avancer nos aliments.
Le lien avec le stress ? Le cortisol libéré réduit la motilité intestinale. En résulte des troubles au niveau de vos intestins combinés à une mauvaise absorption de vos aliments.

Pour aller plus loin dans la compréhension du cortisol, ce lien entre stress et digestion, je vous propose un épisode de mon podcast :

Quels sont les organes digestifs les plus sensibles au stress ?

Le système digestif est constitué d’une succession de mécanismes permettant d’extraire les nutriments, de les absorber puis de les évacuer. Ces mécanismes sont dépendants les uns des autres.
Ils agissent selon la loi du maillon faible : si un ne fonctionne pas correctement, c’est toute la digestion qui n’ira pas.

Imaginez votre maison et la chaleur que vous avez en hiver. Imaginez que vous avez froid et que vous souhaitez faire quelque chose pour augmenter la chaleur de votre foyer. Vos murs sont isolés, vos portes sont récentes, vous avez refait votre toiture il y a quelques temps. Cependant, votre chaudière est ancienne, vos fenêtres ont des joints non-étanches et de l’humidité remonte de votre cave située en dessous du salon. Vous décidez alors de changer les joints de toutes vos fenêtres cette année !
Cependant, votre cave apporte toujours de l’humidité et vos fenêtres laissent toujours échapper de la chaleur… Votre maison est aussi sous la loi du maillon faible : les mécanismes qui dysfonctionnent empêchent d’obtenir une bonne chaleur dans votre maison.

Pour votre digestion, c’est pareil. Si tous les mécanismes sont à 8/10 mais que votre mastication est à 2/10, alors la qualité de votre digestion sera de 2/10.

En partant de ce principe, il est difficile de vous faire un classement des organes les plus sensibles au stress. Le stress impactera absolument tous les organes, puisqu’ils sont dépendants les uns des autres.

Tous les organes de la digestion sont influencés par nos sécrétions de cortisol. Certes, les symptômes ne seront pas les mêmes, mais le résultat sera bel et bien là.
Je vais quand même vous faire une liste des organes impactés, que vous pourrez combiner avec les symptômes que nous allons aborder par la suite.

• La bouche est impactée
• L’œsophage
• L’estomac
• Le foie / la vésicule biliaire
• L’intestin grêle
• Le colon
• Le sphincter anal

Cependant, nous remarquerons que les troubles qui sont le plus souvent remontés par les personnes sujettes au stress se retrouvent au niveau de l’estomac et des intestins.

Existe-t-il un lien entre le stress et les troubles digestifs chroniques ?

Pour répondre rapidement : oui, le stress peut engendrer et entretenir des troubles digestifs chroniques.

Ce lien est prouvé par de nombreuses études scientifiques permettant de comprendre différents niveaux d’impact du stress sur nos maladies digestives.
Je vous propose un résumé rapide de ce que la science nous prouve.

Les parois de nos intestins forment une barrière afin de ne pas mélanger ce qui se trouve dans notre digestion avec ce qui se trouve dans notre corps. Imaginez, si un bout de maïs peu digéré arrivait dans votre sang… la catastrophe. Certes, c’est physiologiquement impossible mais gardez cette image en tête.

Lors de période de stress chronique, nous avons une atteinte de la fonction barrière de notre intestin. Ce ne sont pas des morceaux de maïs qui peuvent passer dans notre sang, mais de petites particules de digestion, des bactéries, des champignons, … qui se faufilent au travers de cette barrière. En résulte des réactions inflammatoires et immunitaires qui peuvent, à terme, troubler votre corps : inflammation de bas grade, auto-immunités, etc. On se retrouve alors avec des troubles digestifs plus graves comme la maladie de Crohn, les colopathies fonctionnelles, rectocolite hémorragique, …

On observe aussi une moins grande absorption des nutriments contenus dans vos aliments. En effet, c’est grâce aux cellules de votre barrière intestinale que vos nutriments et micronutriments sont absorbés. L’hyper-perméabilité engendrée par le stress provoque une diminution de ce mécanisme. Sur le moyen et long terme, des carences peuvent alors apparaître, entraînant une plus grande détérioration de la paroi intestinale.

Un autre point important est la perturbation du microbiote lié au stress. Une bonne digestion en amont des intestins est primordiale afin de conserver un microbiote sain. Aussi appelé eubiose, ce microbiote en bonne santé est garant de bonne réaction immunitaire, de la création de petites substances, les acides gras à chaines courtes, pouvant nous aider à rétablir notre corps.
A contrario, un intestin dont le microbiote est altéré amplifiera des troubles digestifs chroniques : Crohn, les SIBO, les dysbioses intestinales, un transit troublé.

Pour finir, un dernier point que je souhaite aborder, est la capacité de notre intestin à sécréter de la sérotonine. Cette molécule est un neuromédiateur, il permet à nos neurones de communiquer les uns avec les autres.
L’altération de la digestion par le stress engendre une diminution de la capacité de nos intestins à sécréter de la sérotonine. On se retrouve alors avec une motilité intestinale encore plus biaisée, amplifiant tous les troubles cités plus haut.

Symptômes et manifestations digestives suite au stress

Je sais que toutes les personnes sont différentes. Personne n’exprime le stress de la même façon. Cependant, au niveau digestif, on retrouve des similitudes sur les troubles ressentis.

Quels sont les symptômes digestifs les plus courants au stress ?

Parmi les troubles les plus fréquents nous allons retrouver :

• Les douleurs abdominales : crampes, ballonnements, pesanteur gastrique
• Les troubles du transit : constipation, diarrhées, alternance de ces derniers
• Les gaz : gaz odorants ou non odorants en plus ou moins grosse quantité
• Des nausées et vomissements
• Des reflux gastro-œsophagiens
• Des sensations de brûlures au niveau de l’estomac
• L’estomac noué
• Une difficulté à digérer les repas gras
• Des troubles de l’appétit
• Plus grande sensibilité alimentaire

Ces symptômes sont bien souvent engendrés par des sécrétions de cortisol trop importantes comme expliqué plus haut.

Quels sont les troubles métaboliques pouvant apparaître suite à une digestion impactée par le stress ?

Vous l’aurez compris, la qualité de notre digestion est primordiale afin de bien assurer les différentes fonctions au sein de notre corps.
Une altération d’un des mécanismes de la digestion impactera notre sphère digestive dans son ensemble.

Je ne pourrais malheureusement pas aborder toutes les problématiques métaboliques dans cette article. Si vous souhaitez des précisions quand à un trouble en particulier, n’hésitez pas à me contacter.

Les dysfonctions immunitaires

De nombreuses maladies auto-immunes peuvent apparaître suite à une digestion altérée. Le lien entre microbiote et dysfonctions immunitaires est largement documenté aujourd’hui.

Nous savons que le microbiote intestinal est en relation avec la qualité de la barrière intestinale. Quand le microbiote va mal, alors la barrière va mal. Comme expliqué plus haut, une barrière altérée va alors laisser passer des molécules indésirables, stimulant alors des réactions immunitaires anormales.

De plus, certains microbes présents dans des intestins troublés pourraient agir comme des mimes, en ressemblant à certaines molécules naturellement présentes dans notre corps. En passant à-travers la barrière, on provoque une réaction du système immunitaire qui va reconnaitre cette bactérie comme nocive. Nous allons donc mémoriser cette forme comme quelque chose de malsain que l’on veut éradiquer. En résulte alors une attaque de notre système immunitaire face aux molécules de notre corps ressemblant à cette bactérie. C’est une maladie auto-immune.

Pour finir, le microbiote peut influencer l’éducation de notre système immunitaire, lui permettant d’apprendre à nous tolérer. Avec une mauvaise éducation, nous pouvons voir apparaitre certains troubles auto-immuns.

Nous savons que les dérèglements immunitaires sont une source de stress immense. Nous observons donc la mise en place d’un cercle vicieux.

Le diabète

La composition de notre microbiote intestinal peut induire des réactions immunitaires donc inflammatoires comme expliqué plus haut.
Nous savons que l’inflammation perturbe la communication de l’insuline, cette hormone permettant de faire passer le sucre du sang vers les cellules. Hors vous l’aurez compris, des réactions multiples au sein de notre digestion peuvent créer de l’inflammation. Une inflammation douce et latente, la fameuse inflammation de bas grade. Encore récemment, les études scientifiques se sont multipliées sur le sujet, permettant une meilleure compréhension de ces mécanismes.

De plus, la mastication, la digestion au niveau de l’estomac, les intestins permettent d’absorber nos aliments. Quand une des fonctions est altérée par le stress, c’est l’assimilation de nos nutriments qui est compromise.
Le fonctionnement de l’insuline et l’utilisation du sucre par notre corps dépendent d’un certain nombre de micronutriments comme du chrome, du zinc, des omégas 3, de la vitamine D, de la vitamine A, etc. Si vous n’êtes pas capable d’absorber ces micronutriments suite à une altération de la digestion alors les risques de développer ou d’entretenir un diabète de type 2 augmentent.

L’obésité

Je ne vais pas revenir sur l’inflammation de bas grade, les troubles immunitaires ou encore l’hyper-perméabilité intestinale que nous avons vue à l’instant. Cependant, gardez à l’esprit que ces dysfonctions peuvent provoquer sur les moyen et long termes une obésité plus ou moins importante.

Point que nous n’avions pas encore abordé : le stress et la digestion impactent les hormones régulant l’appétit.
En effet, il existe notamment deux hormones permettant de contrôler notre faim et satiété : la leptine et la ghréline.

La leptine est l’hormone de la satiété. Elle est produite par nos cellules stockant la graisse et permet de signaler au cerveau la satiété et donc de réguler l’appétit.
Cependant, le stress impacte cette hormone. En effet, le stress diminue les niveaux de leptine, réduisant donc la sensation de satiété et contribuant à la prise alimentaire excessive.

Du côté de la ghréline, cette petite hormone permet de stimuler l’appétit. C’est elle qui vous donne envie de manger !
Eh bien, figurez-vous que le stress augmente les niveaux de ghrélines, ce qui intensifie la faim. Vous mangez donc plus souvent, ce qui favorise la prise de poids.

Le syndrome de l’intestin irritable

Un grand nombre de personnes sont sujettes au syndrome de l’intestin irritable. Si vous connaissez une personne qui est atteinte de ce trouble ou si vous y êtes vous-même sujet, vous savez que le stress est un facteur favorisant ce syndrome.

Durant les premiers chapitres de cet article, nous avons vu que le stress :

• Impacte la répartition de notre flore intestinale
• Réduit la motilité de l’intestin, sa capacité à faire avancer les aliments en cours de digestion
• Produit de l’inflammation au sein de nos intestins
• Réduit la communication nerveuse de l’intestin

Tous ces facteurs contribuent à l’apparition du syndrome de l’intestin irritable, à entretenir cette problématique et augmentent les symptômes subis.
Il est important de gérer correctement son stress pour les personnes atteintes de cette pathologie.

La maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie auto-immune des intestins, caractérisée par une inflammation chronique de l’intestin, des lésions profondes au niveau des parois digestives, des possibles fièvres intenses, du sang dans les selles évoluant par phases de poussées et rémissions.

De plus en plus de personnes sont atteintes de cette maladie. Une corrélation entre notre rythme de vie, notre alimentation et les toxiques consommés a été mise en avant récemment. Raison de plus de travailler sur notre hygiène de vie.

Tous ces éléments sont en lien direct avec les perturbations de notre digestion et l’apparition de troubles chroniques importants. Encore une fois, la gestion du stress est primordiale pour accompagner les troubles digestifs.

Cas particulier : le stress peut-il causer des ulcères à l’estomac ?

Les ulcères gastriques sont fréquents et peuvent être extrêmement handicapants au quotidien.

Différents troubles peuvent laisser penser à l’apparition d’un ulcère gastrique :

• Douleurs à l’estomac, généralement décrites comme une sensation de brûlure ou une douleur lancinante
• Indigestion
• Sensation de satiété après avoir mangé de petites quantités
• Nausées et vomissements
• Perte de poids
• Saignements gastro-intestinaux, pouvant se manifester par des selles noires ou goudronneuses ou des vomissements de sang

PS : si vous pensez pouvoir être atteint d’un ulcère gastrique, il est important d’en parler avec votre médecin. Il est important de mettre en place un traitement adapté dans ce cas là.

Commençons par comprendre ce qu’est un ulcère. Cette pathologie est liée à une détérioration de la muqueuse intestinale laissant les cellules de l’estomac non protégées et donc sensibles à de nombreux maux. Imaginez que vous attrapez un plat dans votre four chaud, mais sans gants de protection. C’est pareil dans l’estomac, la muqueuse joue le rôle de gant de protection.

Pourquoi la muqueuse gastrique peut-elle se détériorer ? Quel est le rôle du stress avec ce trouble digestif ?

Premièrement, le stress peut induire une augmentation de l’acidité gastrique, provoquant alors une irritation des muqueuses et la rendant plus sensible aux « blessures ».

Deuxièmement, le stress détourne le flux sanguin des organes non importants. Malheureusement, le corps considère que les organes de la digestion sont non importants. Ce manque d’irrigation sanguine va induire une fragilité de la muqueuse, qui la rendra encore plus sensible aux blessures.

Troisièmement, en cas de stress chronique, notre système immunitaire peut être affaibli. C’est alors une porte ouverte à des proliférations bactériennes comme Helicobacter Pylori, qui va infecter notre muqueuse. Cette infection va affaiblir notre muqueuse la rendant plus sensible, va augmenter l’acidité gastrique, ce qui est un superbe combo pour créer un ulcère gastrique.

On estimerait que 10 à 20% de la population seraient infectés par l’Helicobacter Pylori. Si vous avez le moindre doute, prenez rendez-vous avec votre médecin.

Conclusion : stress et digestion, un cercle vicieux important à accompagner

Vous l’aurez compris tout au long de l’article, le stress et la digestion sont importants au maintien de votre bonne santé.

Une mauvaise digestion peut induire une sensibilité au stress accru.
Un stress peut induire une mauvaise digestion.

Ce cercle vicieux, une fois mis en route, est compliqué à arrêter et peut entraîner des troubles ou maladies plus ou moins importantes dans le quotidien. C’est pourquoi il est important de vous écouter et de ne pas attendre que vos symptômes se soient durablement installés.

Votre corps vous communique des informations. Quand vous ne vous sentez pas bien, c’est que quelque chose ne fonctionne pas bien. C’est le premier signal d’alarme. Prenez le temps de comprendre ce qui se trame au sein de votre métabolisme, d’analyser l’impact psychologique de votre quotidien et de mettre des actions en place pour améliorer ces différentes sphères.

Des accompagnements via des techniques de relaxation comme de la sophrologie donnent de très bons résultats.
La santé fonctionnelle peut aussi grandement vous aider pour commencer un travail de fond sur votre digestion et travailler sur le cortisol (hormone du stress), aller optimiser votre microbiote, votre transit, etc. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des praticiens formés et soucieux de votre problématique.

N’oubliez pas votre médecin, qui sera votre premier interlocuteur afin de poser un diagnostic et d’écarter toutes les problématiques de santé graves.

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Pour aller plus loin

N’hésitez pas à me contacter par mail, téléphone, ou via le site internet en m’expliquant votre problématique afin que nous puissions échanger. Je vous garantis confidentialité et bienveillance.

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