Hypothyroïdie et infertilité : une cause bien trouvent oubliée
Accompagnement en santé fonctionnelle et micro-nutrition scientifique
Aujourd’hui, j’écris cet article en mettant à profit mes connaissances et mon expérience dans les troubles endocriniens et plus particulièrement ceux de la thyroïde.
Nous allons aborder son influence dans la fertilité de l’homme et la femme, la conception de votre futur enfant, les conséquences sur les hormones sexuelles.
Vous comprendrez alors pourquoi il est important de veiller du bon fonctionnement de cette thyroïde.
Si vous lisez mes articles depuis un petit moment, vous aurez compris que j’accorde beaucoup d’importance au bon processus de la thyroïde. En effet, elle intervient dans de nombreux fonctionnement au sein de votre corps. Son dysfonctionnement entraîne indéniablement des troubles métaboliques et psychiques importants.
À quoi sert la thyroïde ?
La thyroïde est une petite glande située au niveau de votre cou. Elle est essentielle à bien des fonctions au sein de votre organisme : de la circulation sanguine, à la mémorisation, la bonne conductivité nerveuse, l’éveil et la fatigue mais aussi, les fonctions de reproduction chez l’homme et la femme.
Pour être plus précis sur son fonctionnement, la thyroïde produit une première hormone T4, qui devra ensuite être convertie en T3 pour pouvoir communiquer son signal et jouer son rôle de cheffe d’orchestre.
Cette production étant elle même contrôlée par la TSH, une hormone produite par notre cerveau au niveau de l’hypophyse.
Malheureusement, cette glande est très fragile et est facilement perturbée par notre hygiène de vie et notre environnement.
Comment détecter une hypothyroïdie ?
Les symptômes d’hypothyroïdie sont divers et variés. De plus, ils peuvent être liés à d’autres dysfonctionnement comme les mitochondries (vos centrales énergétiques), de la résistance à l’insuline ou encore des troubles du cortisol.
C’est pourquoi, je conseille souvent de réaliser une prise de sang avec votre médecin traitant en contrôlant la TSH, T4 et T3 (les 3 sont très importants).
Si vous souhaitez en savoir plus, j’ai écrit un article plus axé sur le fonctionnement des hormones thyroïdiennes.
NB : en cas de chronicité de troubles hypothyroïdiens, il serait bon de contrôler avec votre médecin, l’auto-immunité d’Hashimoto.
Quoi qu’il en soit, voici les symptômes les plus fréquents de l’hypothyroïdie :
- Fatigue importante
- Faible résistance au stress
- Prise de poids ou impossibilité d’en perdre
- Trouble de la concentration et de la mémorisation
- Peau sèche
- Perte de cheveux plus importante
- Intolérance au froid et aux grandes chaleurs
- Douleurs musculaires
- Pulsions sucrées
- Anxiété, dépression
- Cogitations excessives
- …
La liste est non exhaustive.
Hypothyroïdie et infertilité : cas de la femme
En France, et d’une manière générale dans les pays développés, environ 1,73 % des femmes seraient atteintes d’hypothyroïdie.
Ce chiffre est à prendre avec des pincettes, car de nombreuses personnes souffrent d’hypothyroïdie sans être diagnostiquées.
Le diagnostic de l’hypothyroïdie est, à ce jour, en rediscussion dans de nombreux pays qui affinent les normes de biologie sanguine. Pour le moment, la France n’a pas redéfini ses normes, ce qui incite à interpréter ce chiffre avec prudence.
L’hypothyroïdie chez la femme entraîne de nombreux troubles expliquant la diminution de la fertilité :
- Troubles du cycle menstruel
- Fausses couches
- Hypertension artérielle
- Prééclampsie
- Retard de croissance de l’embryon
- Hémorragie du post-partum
De plus, pour les femmes ayant réussi à avoir un enfant malgré leur hypothyroïdie, les perspectives ne sont pas très réjouissantes non plus.
En effet, une étude scientifique a démontré que les enfants nés de mères hypothyroïdiennes présentent un QI abaissé de 4 points en moyenne, et que 15 % d’entre eux auront un QI inférieur à 85.
Je dois avouer que le tableau n’est pas très réjouissant… Cependant, rassurez-vous, la thyroïde est systématiquement contrôlée médicalement au début de la grossesse afin de réduire le risque d’hypothyroïdie.
J’insiste sur le fait que la biologie (TSH, T4 et T3) doit toujours être corrélée à vos symptômes éventuels.
Des bonnes valeurs de TSH, T4 et T3 ne garantissent pas l’absence d’hypothyroïdie : il est possible que la T3 ne soit pas en mesure de transmettre les signaux correctement.
Hypothyroïdie et infertilité : les troubles hormonaux sexuels
L’hypothyroïdie perturbe les concentrations de toutes vos hormones sexuelles :
- Possible manque d’œstrogènes, et par conséquent de progestérone
- Excès d’androgènes
- Augmentation de la prolactine
- Diminution de la réserve ovarienne
Ce sont ces changements hormonaux qui provoquent en grande partie la diminution de la fertilité.
En effet, des niveaux d’œstrogènes perturbés peuvent entraîner une anovulation, c’est-à-dire l’absence d’ovulation, et donc l’impossibilité de conception.
Bien que la plupart des femmes ne soient pas concernées par l’absence d’ovulation, on observe tout de même une majorité qui présente des ovulations irrégulières, réduisant ainsi les chances de conception.
Pour aller plus loin, cette mauvaise ovulation entraîne à son tour d’autres problèmes : la mauvaise vascularisation et la modification de l’endomètre par manque de progestérone. Ces deux troubles réduisent les chances de nidation de l’embryon, diminuant ainsi la fertilité.
Enfin, l’hypothyroïdie augmente les taux de prolactine, une hormone liée à la lactation. Cette prolactine empêche la sécrétion des hormones gonadotropes, nécessaires à l’ovulation.
Hypothyroïdie et infertilité : le ralentissement mitochondrial
Je vous vois déjà taper dans google « qu’est ce qu’une mitochondrie ? » – Ne bougez pas, je vous explique rapidement tout de suite.
La mitochondrie est un organite présent dans vos cellules. Elle brûle vos calories, les sucres, les graisses et vos réserves pour produire de l’énergie, ainsi qu’une pré-hormone appelée pregnenolone.
En consultation, je les compare souvent à des centrales énergétiques à charbon : on brûle le charbon pour produire de l’électricité. C’est un peu la même chose pour les mitochondries.
Maintenant imaginez que vous coupez le réseaux électrique dans notre pays ? Que ce passe t’il ? Tout est paralysé… C’est pareil pour votre corps.
La thyroïde grâce à ces hormones actives (la T3), permet de faire fonctionner vos mitochondries. Sans ces hormones la mitochondrie fonctionne pas, ou mal, entrainant de nombreux problèmes au sein du corps, dont la conception fait partie.
Cela peut se traduire de différentes manières : résistance à l’insuline, augmentation du cholestérol, prise de poids importante (hors grosses bien évidemment), fatigue, mauvais sommeil.
De plus, lorsque la mitochondrie tourne et brûle la matière première, elle créer de la prégnénolone. C’est l’hormone grand mère de toutes vos hormones sexuelles. C’est elle qui permet de créer des oestrogènes, de la progestérone, les androgènes.
Des mitochondries dysfonctionnelles, c’est des taux hormonaux biaisés.
Hypothyroïdie et infertilité : cas de l'homme
Chez l’homme, on retrouve aussi un impact important de la thyroïde dans la fécondité.
Les relations sont un peu près les même que chez la femme : le ralentissement mitochondrial entraine une modification de certains aspect du cops, entrainant la baisse de la fertilité.
Cette diminution du fonctionnement de la mitochondrie entraine notamment :
- Une diminution de la spermatogénèse, c’est à dire la production de spermatozoïdes
- Une réduction de la qualité des spermatozoïdes
- Une diminution des taux de testostérone, hormone importante à la fonction sexuelle masculine
- Pour finir, on retrouve des troubles l’érection chez les hommes hypothyroïdiens.
La thyroïde est en lien avec de nombreuses dysfonctions entrainant une diminution de la fertilité.
Je ne vais pas m’étendre plus dans la chimie ou la biologie, car les mécanismes sont similaire à ceux de la femme. Remontez au paragraphe précédent pour comprendre le pourquoi du comment.
Quelles sont les solutions face à l'hypothyroïdie et l'infertilité ?
Le premier réflexe sera de consulter votre médecin traitant pour lui en parler et contrôler la TSH, T4 et T3 afin d’avoir un point de vu plus précis de ce qu’il se passe.
Comme dit plus haut, n’oubliez pas que vos symptômes comptent tout autant que la biologie sanguine. Des valeurs correctes de TSH, T4 et T3 n’excluent pas l’hypothyroïdie.
Par la suite, votre médecin pourra vous donner du levothyrox ou un autre traitement thyroïdien.
Un autre point de vue, que j’aborde en consultation, est la vision de la santé fonctionnelle.
Pour faire simple c’est la recherche de la cause de l’hypothyroïdie.
Pourquoi la thyroïde ralentit-elle ? Quels sont les facteurs intervenant dans ce ralentissement ? Comment travailler durablement sur ces facteurs ?
La santé fonctionnelle vise à mettre toutes les fonctions du corps en parallèle afin de trouver les fautives dans ce ralentissement thyroïdien.
En consultation nous nous efforçons de trouver la cause de l’hypothyroïdie :
- Manque de production de la T4 ?
- Mauvaise conversion de la T4 en T3 ?
- Mauvaise communication de la T3 ?
- Conversion de la T4 en rT3 ?
- Manque ou excès de cortisol ?
- …
Quand nous aurons trouvé la cause, un travail alimentaire et d’hygiène de vie est proposé. Une recherche des carences est souvent effectuée.
L’utilisation de compléments alimentaire sur une période donnée est souvent recommandé.
J’aime beaucoup les comparaisons, donc une dernière pour la fin :
Quand vous avez une fuite dans votre moteur, que préférez vous ? Remettre de l’huile tous les jours ? Ou trouver et boucher la fuite ?
Je sais que de nombreuses personnes sont en errance médicale pour leur projet bébé. Ne perdez pas espoir, les solutions existent. J’ai d’ailleurs réalisés le podcast un peu plus haut avec Alexia qui était dans ce cas et qui a accepté de vous livrer son parcours !
FAQ
Que ce soit pour les hommes ou les femmes, la thyroïde provoque des fluctuations hormonales et énergétique importantes. Ces fluctuations sont responsables de la diminution de la fertilité.
Les symptômes d’hypothyroïdie sont divers et variés, ce qui peut compliquer la mise en avant de ce trouble.
Parmis les troubles principaux, on retrouve :
- Fatigue importante
- Faible résistance au stress
- Prise de poids ou impossibilité d’en perdre
- Trouble de la concentration et de la mémorisation
- Peau sèche
- Perte de cheveux plus importante
- Intolérance au froid et aux grandes chaleurs
- Douleurs musculaires
- Pulsions sucrées
- Anxiété, dépression
- Cogitations excessives
- …
Personnellement, je vous conseil de faire doser votre TSH, T4 et T3 et corréler les résultats à vos symptômes.
La lecture n’est pas simple, je le sais.
Il est important de se faire accompagner par des personnes formées afin de tirer les résultats correctes.
Si vous êtes en cour de projet bébé avec des tentatives régulières, je déconseille l’utilisation de plantes pour accompagner la thyroïde.
De nombreuses plantes sont déconseillées pendant la grossesse. Donc, si les tentatives sont régulières, nous ne sommes jamais à l’abris d’une potentielle nidation de l’embryon.
Les plantes pourraient être délétère pour son bon développement.
Encore une fois, il est important de se faire accompagner et ne pas mettre en péril la réussite de la fécondation.
Vous pouvez tomber enceinte en étant en hypothyroïdie, bien que ce soit plus compliqué.
Cependant, il est important de ne pas laisser d’hypothyroïdie trainer pendant la grossesse, car votre enfant à de très forte chance d’avoir un QI plus faible par la suite.
Sources
The relationship between hypothyroidism and ovarian reserve markers in women of reproductive age
- Hypothyroidism and male reproductive function
- Livre : « Troubles hormonaux : reprenez le pouvoir » de Guénaëlle Abéguilé
